Eros Hypnotica, une exposition sur l’érotisme pensée par Adeline Cubères

Eros Hypnotica, une exposition sur l’érotisme pensée par Adeline Cubères

Artwork in promess x Le Cercle de l'Art

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Artwork in promess x Le Cercle de l'Art X

Adeline Cubères, commissaire de l’exposition Eros Hypnotica nous raconte les coulisses de la scénographie et la composition des œuvres autour de l'érotisme présentées à Malakoff. C’est dans un pavillon résidentiel qu’est exposé le travail de 13 artistes du Cercle de l’art ainsi que deux artistes invités, Natacha Birds et Emilie Marchandin. Ce projet a été monté par Calliopé, organisation apportant une approche plus intime et personnelle dans l’acquisition d'œuvres d’art.

La scénographie de l’exposition Eros Hypnotica a été pensée du bas vers le haut, du plus ancré vers le plus élevé, de la naissance vers l’éveil. Au premier étage on découvre Iri Berkleid et Carine Valette qui proposent des œuvres très organiques, avec une forte présence de la matière et du vivant. “Le rapport à l’intime n’est pas une évidence, un peu plus au corps, pas nécessairement à l'érotisme. Ce rez-de-chaussée, point de départ de l’exposition, fait référence au corps, à l’animalité, avec des éléments naturels, bruts et vivants. La cellulose utilisée par Iri Berkleid en est la preuve.”

A l’entrée de l’escalier, l'œuvre de Margaux Derhy, L’homme à la plume, ouvre l’exposition et la suite du parcours. “Il y a un rapprochement avec les chakras qui ne font que monter, de l’ancrage vers l’esprit, de la terre vers le ciel. Après l’animalité du rez-de chaussée,  au premier étage on découvre un niveau destiné à un hommage au chakra sacré : celui du plaisir des sens”.

Les œuvres de Nelly Zakouri sont exposées au centre, à la fois sculpturales et picturales, très colorées et psychédéliques. Elles font penser à la synesthésie, aux formes et couleurs qu’on peut avoir quand on est dans une forme de transe. Dans cette même salle, ses œuvres font échos aux collages de Virginie Rasmont, composés de courbes généreuses et de visages énigmatiques. “Sont également disposées dans cette pièce les sculptures de Thalia Dalecky que j’aime rapprocher de totems aux lignes sensuelles. Elles semblent être des clés qui ouvrent vers un monde parallèle, doux et voluptueux.” Les formes, couleurs et personnages hypnotiques des œuvres, s’enlacent et se mêlent entre elles.

Une fois passé le rideau de velours épais, un nouvel espace dévoile les œuvres photographiques de Charlotte Manno, Joséphine Valle Franceschi et Pauline Rousseau. Ces photogravures, cyanotypes et surimpressions argentiques évoquent les notions d’intimité et de sensations. Elles résonnent avec le plaisir des sens, du toucher, du rapport à l’eau sur son corps, au goût, aux ambiances lumineuses, coïncidant avec le plaisir qu’on peut ressentir dans un tel environnement. C’est un univers très sensuel, mais aussi un peu dérangeant, qui questionne les aspects de l’intimité.

Plaisirs et sensations sont mis en lumière avec les peintures à l’huile et les gouaches d’Ada Khafel. Les tableaux de Margaux Derhy nous laissent entrer dans l'intimité, l’idylle de personnages dans des ambiances nocturnes et sensuelles. Quant aux sculptures de Marina Mankarios, elles incarnent une période hédoniste liée au corps tout en étant attachée à l’importance de l’esprit.


Disposée dans la salle de bain, l'œuvre de Clémence Vazart évoque l’affirmation de soi “I’m connected with my body” et incarne parfaitement le dépassement de son rapport au corps, de l’éveil d’un rapport beaucoup plus spirituel que sensoriel.

La visite s’achève avec les marches qui montent vers le dernier étage, dévoilant la série d’Emilie Marchandin, hommage à Sainte-Thérèse en extase du Bernin, représentation suprême de la jouissance du corps et de la spiritualité à la fois. 

Le collage de Virginie Rasmont Pure Love, clôt l’exposition avec sa référence à l’amour et au chakra du cœur, ainsi que celui de l'éveil suprême. Elle reflète la connexion entre les êtres, et l’union des corps en finalité, dans l’amour de soi et des autres.